Johann Johannsson – Les voix désacralisées

La voix est longtemps restée sacrée, reprenant à son compte le vieil adage romain du « Vox populi, vox dei »… Voix du peuple, voix de dieu. Une voix peu mobile, surcodifiée et confinée. Sacrée des siècles durant. Pas touche. Et pourtant les évolutions technologiques de ces dernières décennies ont vu celles-ci glisser de leur piédestal. Les mises en écho et autres cathédralisations, les auto-chœurs de ces hommes et de ces femmes orchestres qui s’autocomposent et bien sûr les vocodérisations parfois lourdingues, souvent ludiques et de temps à autres supra-sacrées. Ce que j’entends par là, c’est ce son alors unique et non humain, quasi-divin. Parmi les ludistes on retrouve nos amis de Daft Punk et leur « Around the world » qui aura su populariser un genre très jumpy. Porte entrouverte que quelques bons génies auront habilement emprunté. Prenons Gong Gong qui tziganise l’électro-libre avec son ‘tzig’ (Laughing with the moon) ; les déformations d’un I Monster sur « The Blue Wrath » (Neverod-doreven) ; ou plus récemment les douceurs argentines d’une Juana Molina (Son) que le temps embellit.
C’est néanmoins le post-rock qui aura donné ses lettres de noblesse à ce genre très XXIe siècle. Les Silver MT Zion qui auront réuni les voix des « 13 angels » (« He has left us alone but shafts of light sometimes grace the corners of our rooms »). Inoubliables…
Mais comment parler de ces voix d’outre-monde sans évoquer les terres froides de l’Islande à la source même de toute vie musicale sur Terre car s’y cachent les portes des Enfers jadis ex-humées par Homère, Virgile ou par Dante. Une nouvelle poésie épique qui a trouvé dans ce petit pays du bout du monde des porte-voix à sa mesure. Björk bien sûr qui sait si bien se porter en écho (« All is full of love » sur le Greatest Hits a la force des plus grands hymnes à l’Amour) ou exploser les conventions avec ses human beat-box savants (« Mouth’s cradle ») ; Sigur Ros (« Takk ») et ses ambiances déchirantes et fragiles. Artistes sans commune mesure qui me conduisent à mon coup de cœur du moment : Johann Johannsson. Un Prince de sang-mêlé, fils spirituel d’un Arvo Pärt (chantre de la musique contemporaine) dans un style propre où les tiraillements d’un Sigur Ros fréquenteraient les vocalises d’un Daft Punk mélancolique. Découvrez « Part 5 The Sun’s Gone Dim And The Sky’s Turned Black » (IBM 1401 A User’s Manual)… Quel adjectif pour cette pièce rapportée : beau, juste beau…
http://www.myspace.com/johannjohannsson
Et pour la petite histoire…

Salutations aniMistes
Ipzo l’aniMot

Et qui retrouvera les groupes de la même veine que Johannsson membres d’Info-Groupe…? Listen and see…

Share Button
Publié dans Artistes / Groupes | Marqué avec , , , , | Laisser un commentaire

Olympus Mons – Numera Effa Ilïbï


Olympus Mons est le plus grand volcan de la planète Mars. Avec un diamètre de 600 km à sa base et une altitude de 26 km, il détient tous les records du système solaire… Cependant, ici, ce n’est pas de ce phénomène géologique ni de sa planète d’origine dont il est question…
Ceci dit, à bien y réfléchir, nous pouvons trouver quelques éléments de comparaison…

Olympus Mons est une formation bordelaise qui nous propose depuis 2006 un album nous transportant sur un autre monde. Le nom de l’album en question ? « Numera Effa Ilïbï ».

Comme notre planète, Olympus Mons a sa propre atmosphère. Celle-ci est enivrante. Elle nous fait passer d’un état mélancolique à un état de rage et de puissance. Un va et vient permanent permis par l’alternance de chants tristes et mélodiques et des parties « criées », de guitares claires et saturées et par les nombreuses influences du groupe : indus, rock, prog ou encore heavy mélancolique.
La langue « officielle » d’Olumpus Mons est le Mella. Créée par un membre du groupe, elle entend donner à la mélancolie ses mots et sa culture. Vous pouvez la découvrir et l’apprendre en consultant le site Internet du groupe. En effet, vous y trouverez toute les règles de bases pour pratiquer et faire vivre cette langue : grammaire, vocabulaire, etc. Cependant, que les moins motivés d’entre vous se rassurent, la très grande majorité des paroles de « Numera Effa Ilïbï » sont dans une langue bien plus pratiquée sur notre petite planète bleue : l’anglais.

En fait, « Numera Effa Ilïbï » est une invitation dans un univers unique et complet. Une bonne production qui permet d’apprécier le voyage à sa juste valeur.

Tout ces éléments permettent d’ailleurs au groupe de bénéficier de la reconnaissance d’un des meilleurs magazines (appréciation personnelle, il est vrai) spécialisé dans le métal : ils sont sur le sampler du Rock Hard de septembre 2006. Ils sont également présents sur quelques scènes bordelaises…vivement qu’ils viennent dans d’autres villes (au hasard…Toulouse ;-)) afin de pouvoir faire le voyage en direct !

Share Button
Publié dans Artistes / Groupes | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire