Autant le dire tout de suite, cet album est autrement plus rageur et convaincant que son homonyme signé Placebo. Il n’a d’ailleurs rien à voir avec ce dernier. Le trio marseillais joue avec fougue et conviction, pratiquant un rock’n’roll réminiscent du Gun Club et de Speedball Baby, mais avant tout personnel et sans concession. Guitare/basse/batterie, la formule est classique mais extrêmement efficace et on sent que ces musiciens officient depuis presque 10 années ensemble. L’influence des Cramps se fait également sentir sur la plupart des morceaux, j’en veux pour preuve ce « Sleeping with ghosts », titre éponyme endiablé parfaitement représentatif du contenu de l’album. Cependant, les phocéens doivent également beaucoup à Elvis, ce qui est évident à l’écoute de « I’ve been loving you too wrong », qui surprend par l’utilisation de choeurs évoquant le gospel. Si les influences sont perceptibles, elles sont bien maîtrisées et le groupe y va de ses nombreuses bonnes idées venant donc s’ajouter à cette bonne assimilation de leurs goûts et étoffer des compositions tout à fait avenantes. « Black haired cocktail » nous met d’ailleurs d’entrée dans de bonnes dispositions, reposant sur un riff acéré et une rythmique débridée, ainsi que sur une voix au diapason de cet ensemble vif et remuant. Cramps sur « Buzy cat tamer » et « 1000 time better » qui dégagent également une forte conotation Blues Explosion, bluesy destroy sur « Preaching the blues », assez ouvertement psyché sur « Fade away » qui rappelle Thee Hypnotics, utilisant adroitement un orgue envoûtant sur « Queen of evil », fonceurs sur « The push in », les Cowboys From Outerspace se montrent ici plus que convaincants et nous apportent la preuve qu’à Marseille, on fait AUSSI du rock’n’roll, et ce de façon irrémédiablement probante. Un groupe bien plus que talentueux, qui recycle le rock’n’roll, le malmène et le remet au goût du jour tout en lui permettant de garder toute son authenticité. Et qui gagnerait à être plus connu. A découvrir toutes affaires cessantes.
