Mémo – Le P’tit Parapluie

Mémo est un groupe de 4 musiciens originaires du nord de la France. Freddy Holleville, auteur-compositeur-interprète-batteur du groupe, a rassemblé autour de lui des musiciens de qualité ; Sonia Rékis à l’accordéon, Yann Gérardin à la basse et Eric Legrand à la guitare, pour nous proposer une première démo convaincante « Le P’tit Parapluie ».

Il est difficile de décrire les 5 titres de cet album, tant les influences sont variées. La musique, au rythme entraînant, nous amène sur des accords de Jazz, de Bossanova ou encore de Java…Cette ambiance dansante, belle époque, contraste avec des textes aux sujets contemporains. Même si les thèmes abordés ne sont pas fondamentalement originaux, une écriture intelligente, tour à tour ironique, nonchalante et souvent amusante vous condamnera à avoir ces p’tit airs dans la tête dès la première écoute. Vous apprécierez le cynisme de la chanson titre de l’album « C’est vrai, j’suis trempé jusqu’au cou/Mais je ne crains pas l’humilité/Et les chefs d’accusation, je m’en fous/Je suis le chef de l’immunité », la réalité désenchantée du couple mise à nu avec le titre Polémique Serpillière « Quand le beau prince charmant/Devient le bon gros beauf sédentaire » ou encore ressentirez la douleur et les incertitudes sur Des Doutes et Y’a des mots

En fait, « Le P’Tit Parapluie » est un mélange subtil de sentiments et d’influences musicales qui place la formation dans un univers original et personnel. Une très bonne première démo qui nous permet de patienter jusqu’à l’album du groupe prévu prochainement.
Vous pouvez également écouter des extraits de cet album sur Info-Groupe et sur le site du groupe.

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La Compagnie du Rêveur – Peaux-Rouges, Fils de la Terre

Depuis plus de 20 ans, la Compagnie du Rêveur parcourt les villes et les salles pour proposer des concerts poétiques d’une humanité et d’une réalité déconcertantes. Le principe est simple et original : mettre en musique et en scène des auteurs dont les textes, parfois oubliés, restent poignants d’actualité et empreints d’une grande sensibilité. Les membres de la CR changent suivant les créations de son fondateur (seul membre permanent) et conteur Elrick Fabre Maigné.

Le spectacle auquel j’assiste est adapté pour le public majoritairement présent dans la salle : les enfants, vacances obligent ! Il s’agira donc d’une version courte de 45 minutes. Sur scène, seulement deux musiciens accompagnent Elrick : Jean-Paul Raffit à la guitare électrique et Dominique Malan aux percussions. Ce dernier utilisera en plus de sa batterie une jarre, un tambour d’eau et des instruments amérindiens traditionnels. Après une brève présentation des objets et des coutumes des « native americans » via des diapositives et des ouvrages amenés par Elrick (nous rappelons que nous sommes ici en mode pédagogique, spéciale dédicace aux enfants), le spectacle commence.

« Peaux Rouge, Fils de la Terre » met en lumière des textes amérindiens. Ils nous emmènent dans les différentes tribus, auprès de Sitting Bull, de Creazy Horse et de bien d’autres. La musique est un hommage à John Trudell, leader spirituel de l’American Indian Mouvement. Aussi, ce sont des accords blues-rock et des sonorités issues de la tradition musicale des Sioux du Dakota qui portent la voix du conteur. Nous revisitons l’histoire tragique de ces peuples, mais aussi leurs convictions et leurs espoirs. Sans jamais caricaturer. Elrick semble comme habité par les textes. Il nous laisse ainsi entrevoir toute sa sensibilité artistique et son amour inconditionnel pour les mots et les gens. Les textes, librement adaptés de la tradition orale amérindienne, parlent à tous : place de l’homme sur terre et revendications écologiques. Les paroles des chefs indiens font sourire et surtout réfléchir : « Lorsque tous les bisons, les aigles et les grizzlys auront disparu, lorsque les forêts auront été coupées et l’eau des rivières polluée d’immondices, ce sera la fin de la vie et le début de la survivance. Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude de l’esprit. Car ce qui arrive aux bêtes arrive bientôt à l’homme. Toutes les choses se tiennent dans le grand cercle de la vie. »

Ce spectacle est captivant. Il questionne sur notre rôle et notre condition et nous rappelle que les grands thèmes emparés ces derniers temps par les politiques n’ont rien de nouveau. Même s’il invite incontestablement à la discussion, « Peaux Rouge, Fils de la Terres » reste un moment divertissant grâce à une musique entraînante et à une mise une scène originale et collective, caractéristique de ce groupe de musiciens-plasticiens-rêveurs.
A voir, à entendre et à méditer.

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