Le groupe dijonnais pourrait paraître néophyte sur la scène française, mais il n’en compte pas moins dans ses rangs des musiciens expérimentés et aguerris, ayant fait leurs « classes » au sein de groupes tels que The Guilties, Guarana ou Lovebuzz, et ce depuis une dizaine d’années déjà. Et leur rock tourmenté, chargé en guitares évoquant assez nettement Sonic Youth, se situant à mi-chemin des courants noise, émo et noisy-pop, convainc aisément. Quelques touches screamo ou post-hardcore viennent, par le biais du chant notamment, étoffer l’ensemble de jolie manière. De surcroît, le jeu sur les ambiances est extrêmement habile, ce que montre « Nonsense » qui allie avec brio des éléments propres aux styles constituant les influences du groupes et qui crée des contrastes brusques et fort bienvenus entre les climats imposés par les Dijonais.

Ailleurs, et pour reprendre ce quatre-titres dans l’ordre, « As a sheep » qui inaugure le disque nous propose plus de trois minutes de rock franc du collier, aussi mélodique que rageur, aussi fonceur que parfois retenu, les voix offrant elles aussi une diversité appréciable et un contraste puissance/mélodie qui réhausse encore le niveau de ce groupe très doué. « Underground » qui suit est du même niveau et produit le même effet, captivant l’auditeur par sa capacité à varier les atmosphères, le chant se faisant ici délicieusement émotionnel et se voyant boosté par des guitares puissantes et distordues, à la façon une fois encore de Sonic Youth. Puis, passé « Nonsense » que j’ai évoqué plus haut, et en guise de fin, s’offre à nous ce « Enter the dead end » exemplaire par son dosage entre chant émotionnel et plages plus colériques, sur un rythme assez alerte, le tout reposant, comme à l’accoutumée, sur des guitares addictives, ici bien dissonnantes, qui assurent une trame sonore imparable. Pour conclure, quatre titres laissant augurer d’un avenir radieux pour un groupe plus que prometteur, dont on suit d’ores et déja l’évolution avec la plus grande attention. Chaudement recommandé.