Mosai – Mosai

Cruel dilemme que le mien… En voulant écrire une chronique sur le (sauf erreur de ma part) seul CD de Mosai, on se demande vite s’il faut ou non le comparer avec les très bons souvenirs de scène que l’on a avec le monsieur. En effet, les chansons de Mosai sont avant tout faites pour être vues et, en concert, elles ont autant d’importance que la mise en scène, les petits à-côté, la complicité avec le public. Sur CD, elles sont un peu comme des poissons hors de l’eau, même si elle conservent des qualités indéniables. Du coup, on commencera par adresser au lecteur cet avertissement : la critique qui suit ne doit en aucun cas vous dispenser d’aller découvrir Mosai sur scène, et ce le plus rapidement possible. Voilà qui est dit.

Le premier truc qui surprend quand on ne le connait pas, c’est de découvrir que Mosai est tout seul. Musicalement, s’entend. Une seule guitare, une seule voix, et pourtant on est loin du minimalisme. Les arrangements sont bien pensés, avec des parties de guitares qui s’additionnent et une voix qui se double par moments (comme sur Tout très beau). Un ensemble doux, calme, mais travaillé, donc. Les mélodies sont très agréables, et certains airs restent même franchement dans la tête (Carnaval, Changé). Bref, tout ça s’écoute tout seul : assurément un bon point côté musical.

Côté texte, les chansons de Mosai mêlent joliment humour et poésie. Pas de grandes prises de tête, de sens profond, on fait dans la simplicité. On se laisse donc facilement porter par ces petites histoires, gentiment grinçantes, de Pieds en plastique (parce que la peau, c’est trop fragile), de Carnaval (”tout le monde va bien, personne va mal”), ou d’Amants en bocaux… Derrière cette fausse naïveté, on trouve parfois un sens de l’humour mi-acide, mi-mélancolique… Mais jamais bien méchant. En fait, c’est sur les textes qu’on a un peu l’impression d’être lésé : sur scène, le chanteur se fait aussi comédien et l’interaction avec le public facilite grandement l’immersion dans l’univers de Mosai.

On en revient donc au dilemme de départ : écouter Mosai chez soi, c’est faire le deuil d’une partie de son talent. Reste que cela peut suffire à donner envie d’aller le découvrir sur scène, si ce n’est déjà fait, ou d’y retourner, si l’on est déjà converti.

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